Rencontre
Aujourd'hui, je vous présente Vincent , 39 ans et Lucile, 36 ans. Une histoire digne d'un film de love Story. Il se rencontre via une application, elle se rend compte le mois suivant qu'elle est enceinte... Il décide de la garder et c'est le début d'une très belle histoire (promis on fera une autre interview love).
Lorsque la petite Mahaut vient au monde, ils ne veulent pas mettre de côté leur rêve. Ils décident qu'à ses 10 mois ils partiront 3 semaines tous les 3 en Iran : sac à dos, 6 villes à parcourir et tous les trajets en bus.
C'est parti pour l'interview croisé ! Et oui, je voulais vérifier les ressentis de chacun sans être biaisé, et les comparer. Bonne lecture...
Quel était l'objectif du voyage ?
Vincent : Partir en amoureux ! Et c’était évident que notre fille faisait partie du voyage tout simplement. On ne s’est pas posé de questions. Le but était de découvrir un pays dans sa globalité: paysage, architecture, culture, population. On voulait une vraie immersion dans le pays. On part avec des cartes postales dans la tête, mais au final ce n’est pas la réalité.
Lucile: Se fondre dans la population locale. On voulait découvrir la vraie culture du pays: l’architecture, les monuments que nous n’avons pas l’habitude de voir dans notre quotidien, les cités antiques. Pourquoi l’Iran? Nous avions tous les deux en tête cette destination, sans le savoir. La richesse du pays est dingue. Ce qui a terminé de nous convaincre est la facilité de partir avec Mahaut: pas de vaccins nécessaires pour les petits et facilité de bouger dans le pays.
Craintes ?
Vincent : Aucune crainte au niveau familial. Le vrai doute concernait la situation géopolitique entre l’Iran et les Etats-Unis. Si nous n’étions partis que tous les deux, la question ne se serait pas posée, mais là il y avait Mahaut. Au final, le gouvernement français conseillait de retarder son voyage mais il n’y avait pas d’interdictions. Beaucoup de pays étaient dans la même situation. C’était plutôt une mesure de prudence excessive. On a choisi un parcours assez sécurisé dans le pays et la question était pliée.
Lucile : Ma principale crainte était au niveau sanitaire, que se passerait-il si Mahaut tombait malade là-bas? J’ai juste vérifié le niveau de compétences des hôpitaux et repéré l’hôpital de Téhéran. Pour le reste, j’ai croisé les doigts…
Crainte de l’argent aussi, il n’y a pas de carte bleue là-bas. Nous étions donc obligés de prévoir tout le cash pour 3 semaines et de le porter sur nous. Nous avions en permanence des pochettes ultra-plates sur nous et disséminées un peu partout.
Avez-vous prévu une organisation particulière ?
Vincent: En toute honnêteté, Lucile a tout prévu, une vraie maman. Elle a fait toutes les courses, imaginé et conçu tous les sacs. Elle a commencé à tout anticiper 6 mois avant je pense.
Lucile: La trousse à pharmacie c’est la clé ! Allez voir votre médecin et demandez-lui une ordonnance spéciale voyage, selon votre pays… Ma pédiatre a été géniale.
Sinon, 50 couches et 15kg de purée lyophilisé dans le sac pour éviter le moindre souci. Pour vous donner une idée, les 3/4 du sac étaient consacrés à Mahaut !
Finalement…
Vincent : Nous qui pensions aller sur une autre planète, dans une culture perse très loin de notre civilisation, finalement non ! Tout marche pareil ! Les codes sont semblables. La modernité et la mondialisation sont bien installées. C’est tout bête mais il y a des bus, des tickets, des taxis, tout le monde parle anglais. Le dépaysement n’est pas total.
Par contre, aucune mauvaise surprise. Bien au contraire.
À un moment du voyage, Mahaut ne voulait plus s’alimenter. On a douté, être à 5400 kms de notre médecin traitant peut être inquiétant mais on se rappelait des paroles de notre pédiatre «Un enfant ça ne se laisse pas mourir de faim », mais on a voulu se rassurer et confirmer notre choix en appelant nos parents. On a cherché du lait en poudre, et finalement ils avaient les mêmes marques qu’en France. C’est hyper facile de voyager là-bas et la population est adorable.
Lucile : Tout s’est passé comme prévu, aucun problème ! Pour mieux apprécier la cuisine Iranienne, on aurait dû partager plus de repas avec les familles.
Et moins de dépaysement que prévu, la mondialisation est passée par là… On a beaucoup de codes semblables !
Si c’était à refaire ?
Vincent : Tout pareil, avec le doute en moins sur le système de santé et le niveau sanitaire du pays. Vous pouvez y aller les yeux fermés.
C’était génial de voir Mahaut qui avait envie de parler à tout le monde. Elle faisait sa belle. Beaucoup d’iraniens venaient vers elle, et quand elle souhaitait de l’attention, elle créait l’interaction. Son petit ego a grandi !
Lucile : Avoir confiance à 100% dans le système de santé et la population. J’aurais également réparti le temps dans chaque ville différemment.
Budget
3500€ pour 3 semaines. Septembre.
Conseils
Vincent : Les parents doivent respecter leurs envies et leurs craintes. S’ils ont vraiment peur, si ce n’est pas leur truc, il faut trouver un pays dans lequel les deux personnes pourront s’épanouir. Il n’y a pas besoin d’aller très loin pour être dépaysé: Sicile, etc. Si l’un des deux ne le sent pas, il ne faut pas se forcer.
Lucile : Il ne faut pas avoir peur de partir ! La clé, la bonne trousse à pharmacie pour n’avoir aucune peur.
J’ai également passé beaucoup de temps sur les blogs et les groupes facebook de mamans voyageuses. Leurs expériences m’ont rassurée sur le fait de partir avec Mahaut. (« Voyager en Iran », « See you in Iran », blogs voyages).
Et après ?
Vincent: Repartir le plus tôt possible ! Amérique du Sud, Chine… À négocier avec Lucile !